Moyen Age et Ancien Regime
Boux est surtout connu par l’existence de son époque féodale, et encore ce n’est que par bribes, car jamais le village n’a joué de rôle important dans l’histoire. Ses seigneurs n’ayant jamais ébloui le monde par leur puissance et leurs faits d’armes.
Les terres de Boux, Présilly et les Bordes étaient une dépendance de la Châtellenie de Salmaise .jusqu’en 1706. Le roi démantela cette châtellenie en vendant Boux, Présilly et les Bordes, à monsieur de la Cousse d’Arcelot se réservant Salmaise.
Les redevances annuelles que ces terres payaient au seigneur de Salmaise comprenaient : les tailles qui, pour les hommes de Boux étaient de 16 livres, pour les hommes de Présilly de 24 livres et pour ceux des Bordes de 11 livres et demie. Diverses coutumes dont l’ensemble produisaient 39 boisseaux de grains et 25 gélines (poules) ; enfin des cens qui s’élevaient à 14 livres 1 sol et 6 deniers.
XI-XIIème siècle
Il y a toujours eu des seigneurs en partie à Boux ou de grands propriétaires forains (n'habitant pas le village). La Tour de Boux formait un fief, la Tour Charotte en formai un autre, patrimonial et seigneurial
1013: Humbert de Salmaise donne à Saint-Benigne de Dijon l'église de Boux, avec des meix et autres terres, un moulin et des serfs des deux sexes.
1035: Guy de Turcey possédait des terres à Boux.
1060 : Hugues de Blaisy dit de Salmaise, prend l’habit de moine au prieuré de Salmaise et donne son meix de Boux audit prieuré.
1152: Humbert de la Roche (Vanneau) y avait aussi des biens.
XIIIème siècle
En décembre 1243 un titre relate l’acquet fait par le duc Hugues IV (1213-1272) sur Alin de Vauvrin, de tout ce qu’il a à Vitteaux, Posanges, Marcilly, Vesvres, Boux, Grosbois, Marcelois, Veuilly, Dompierre, Cessey, Chevigny (Ste Foy), Arnay, Etalante, Dracy et Saigny, tant en hommes, forteresse, maisons etc….. pour le prix de 6500 livres parisi. Le titre porte le sceau entier, rond, en cire verte, de messire Alin de Vauvrin, chevalier,
Hugues IV étant parti pour la Palestine avec St Louis. Ses troupes se distinguèrent à la bataille de la Mansourah qui fut une défaite en avril 1250, et conquirent le royaume de Tessalonique. Pendant cette croisade, il ne resta en Bourgogne presque que des femmes et des enfants. Sa mère Alix de Vergy fut chargée pendant son absence du gouvernement de la Bourgogne comme elle l’avait fait durant sa minorité.
Le Duc de Bourgogne possédait cependant, avant l’incorporation de la seigneurie de Salmaise au duché, quelques héritages à Boux, que Hugues IV avait acquis de Messire Alin de Vauvrin, chevalier, en décembre 1243. Ces héritages qui comportaient un bâtiment appelé la maison Golienne et dépendances, à Boux, contre le chemin commun et le bief du moulin Bras-de-Fer, furent accensés par lettre sous le sceau du duc Jean sans Peur, donnée la veille de la St Barnabé 1406 à Monin Bourier, de Boux, moyennant un cens de 20 livres tournois, que lui et ses héritiers devaient verser chaque année à la Toussaint
Les lettres de 1243 et de 1406 ne renfermaient pas un détail suffisant des héritages vendus et accensés, ce qui provoqua une enquête en 1425, aux fins de connaître si c’était au Duc ou aux habitants de Boux qu’appartenaient les lieux et places dit de Servigny, les roches des Issarts, les roches de Varenne et le Haut de Champaron . Cette enquête n’eut aucune suite, les biens contestés étant sans valeur.
XIVème siècle
- Vers 1310 Gauthier de Boux, prêtre, fonda son anniversaire à Saint-Benigne de Dijon.
- 28 Novembre 1347 : Affranchissement par Eudes IV, duc de Bourgogne en reconnaissance des bons services rendus, de Regnaudot Valon homme serf, de sa femme et de leurs hoirs moyennant la somme de 820 florins de Florence et d’une redevance annuelle de deux livres de cire payable à la Toussaint au château de Salmaise.
Les descendants de cette famille Valon formeront une dynastie de « châtelain » de Salmaise, ainsi que des Conseillers au Parlement de Dijon pendant près de 200 ans, qui outre des Conseillers sont honorés des premiers Offices des finances.
Ils eurent pour armes :
« d’Azur à une licorne passante d’argent »
La famille Valon, a tenu un rang considérable dans la noblesse bourguignonne au XVIIème siècle. Le plus connu de ses membres, Jacques Louis Valon, marquis de Mimeure, de l’Académie Française, mourut à Auxonne en 1719. Il était chevalier de Saint-Louis et lieutenant général des armées du roi. Leur origine servile n’est pas contestable, puisqu’ils étaient issus de Renaudot Valon qui demeurait à Boux au milieu du XIVème siècle Ils s’étaient élevés depuis lors et avaient grandi peu à peu dans la haute domesticité de la cour ducale.-
- 1347 : Jean de Boux est châtelain du château d’Aignay le Duc
- 1365 :Damoiselle Agnès, veuve d’Etienne de Grosbois dit de Boux, tient en fief du duc … tout le maisonnement, grange, étable et autre maison que tenait ledit Etienne de Boux.
- 1365 : Maul de Grésigny mentionne des terres de famille à Boux. Une de ses filles, Isabelle, épousa Guillemin de Châtoillenot et sa dot fut assignée sur les terres de Boux (domaine de la tour Charotte) et de Salmaise
- 1391: reprise d'un fief à Boux par Jean Cory de Montbard (?).
- 1394: Jean Valon, châtelain de Salmaise, Odon et Henri, frères, écuyers, étaient seigneurs de Boux.
- 1403: un autre Gauhier de Boux est doyen de la Sainte Chapelle.
Le duc de Bourgogne permet à Oudo le Gai de Semur d’acquérir certaines terres de Boux assignées au domaine de Dame Agnès tenant pour borner à Maul de Grésigny et à une autre pièce appartenant au dit Guillemin de Charotte et aux autres héritiers de Maul.
XV-XVIeme siècle
- Juillet 1432 : Reconnaissance d’affranchissement par le Sire de Mont St Jean, seigneur de Salmaise, et reconnu par Philippe Le Bon, duc de Bourgogne, de Jean Valon l’ancien, sa femme Guillemette, ses enfants et leurs hoirs moyennant la somme de 100 livres tournois et un cens de 1 florin tous les ans, pour leur tenir lieu d’affranchissement obtenus du sire de Mont- Saint -Jean, seigneur de Salmaise, par son grand-père Jehan Valon, homme de mainmorte et taillable de la ville de Boux. Ces lettres et tous les biens meubles de Jehan Valon avaient été brûlés dans l’incendie d’une petite maison qu’il possédait dans la cour du château de Salmaise, où il les avait retirés à cause de la guerre
Philippe le Bon duc de Bourgogne , né à Dijon le 30 juin 1396, décédé le 15 juin 1467. Le plus grand prince de la maison de Bourgogne, fondateur de l’Université de Dole. Il prit la part la plus active aux évènements qui agitèrent le commencement du XVème siècle. Son surnom lui fut donné par la douceur avec laquelle il gouverna ses peuples.
11 mai 1444: Lettres patentes du duc pour l'exécution de celles du 2 mars précédent, portant don de la maison forte, terres et revenus de Salmaise en Aussois, à Guillaume Dubois, écuyer. Au rachat de 3000 livres et la fin de la liasse est une confirmation par le duc Charles en faveur d'Antoine Dubois, fils du dit Guillaume. La fortune lui souriait, Grand Bailli d'Aussois, premier maître d'hôtel de Philippe Le Bon, seigneur engagiste de Salmaise et de Longecourt, seigneur d'Allerey, du Chastellet et de Posanges, il avait manoir aux champs et hostel à la ville. Lorsqu'il mourut en son hostel de Dijon le 7 novembre 1453, son corps fut transporté à Posanges et inhumé dans le chœur de l'église où il avait élu sa sépulture. On peut lire sur sa tombe:
Guillaume Dubois eut plusieurs enfants, trois filles et plusieurs garçons, seul l’ainé Antoine sera seigneur engagiste de Salmaise, mais il n’héritera ni des charges de son père, ni de sa faveur à la cour de Bourgogne.
Il possédait à titre patrimonial la moitié des seigneuries de Blessey et Bouzot, certaines portions de Baigneux et Billy, la tour Chantoire dans la ville de Salmaise, la métairie de Jugny près de Chanceaux et quelques héritages et rentes nobles dans les villages de Boux, Poiseul et la Perrière. Ces diverses seigneuries de peu de valeur, étaient situées dans les environs proches de Salmaise et dépendaient du baillage de la Montagne. Antoine Dubois, écuyer tranchant de Philippe le Bon en 1448, tient le chastel et châtellenie de Salmaise, étant en fief du duc et sous son bon plaisir en toute justice haute, moyenne et basse comme seigneur engagiste après la mort de son père. C’était une terre importante. Les terres de Boux, Présilly, les Bordes, Corpoyer la Chapelle, Bouzot et Verrey en dépendaient pour la plus grande partie et les revenus en étaient encore considérables au XVème siècle
1483: Denis Valon dit « de la Cour », capitaine de Salmaise mort à Boux en 1483 après avoir fait présents à l'église d'ornements, de vases sacrés et d'un tableau. Il fut enterré dans la chapelle de Saint-Jean l'Evangeliste qu'il avait construite..
En 1581 : Françoise d’Orléans, princesse douairière de Condé, dame de Salmaise, donna à bail les revenus de la châtellenie, membres et dépendances. Les terres de Boux, Presilly et les Bordes y entraient pour la somme de 392 livres 16 sols. Françoise d'Orléans Longueville qui était née posthume à Châteaudin le 5 avril 1549 près de six mois après la mort de son père, survenue le 25 octobre 1548, est décédée le lundi 11 juin 1601 à Paris. Certains historiens situent le déçès à Salmaise, d'autres à Gaillon en Normandie dans l'église des Chartreux. Elle fut la seconde épouse le lundi 8 novembre 1565 au château de Vendôme, Loir et Cher, né le mercredi 7 mai 1530 au château de Vendôme, premier duc d'Enghien, prince de Condé, marquis de Conti, auteur de la maison de Bourbon-Condé et oncle du futur Henri IV. Il était le fils de Charles IV de Bourbon Vendôme, comte de Vendôme, duc de Vendôme et duc de Bourbon-Vendôme, 8eme duc de Bourbon et Auvergne et de Françoise de Valois d'Alençon, duchesse de Beaumont et d'Alençon, de Sainte Suzane, de Château Gontier et de la Flèche.
Vers 1588: Claude Valon est ardent et habile ligueur.
XVIIème et XVIIIème siècle
1666 : Lors de la visite de l’intendant Bouchu, il est dit :
-« Boux avec le fief de Cicon, Présilly et les Bordes dépendent de l’évêché d’Autun, du baillage de la montagne, du grenier à sel de Semur, de la recette de Châtillon. Les seigneurs étaient les dames Princesse de Carignan et de Nemours : Marie de Bourbon et Marie d’Orléans de qualité connue. Ces communautés dépendaient du Comté de Salmaise qui relève du roi. Elles sont en toute justice : haute moyenne et basse.
Toute la terre du Comté de Salmaise comprend : Boux, Présilly, Les Bordes, Verrey en partie, Corpoyer la Chapelle, Blessey, Billy en partie, Villy en partie, Dampierre en partie.
Situé au pied d’une montagne, il y a une rivière et un pont. Il y a un passage pour aller de Dijon à Ste Reyne. La rivière n’a d’autre nom que la rivière de Salmaise (Saumaise) Ces communautés sont environnées de bois qui ne sont que broussailles où les bestiaux vont paître. C’est un pays de montagnes de tous côtés Il y a un petit vallon d’un quart de lieue. Il y pousse du blé, au vallon du seigle, en montagne de l’avoine. Il y a des vignes et des prés de moyenne qualité
La population de Boux s’élevait à 74 habitants y compris 13 femmes veuves et 2 habitants qui ne quittent pas leurs maisons. Ils ne gagnent leur vie qu’à force de travail. Ils n’ont aucun péage n’y octroy. Il y a quatre petits cantons de communaux dont environ 20 arpents en broussailles. Il n’y en a pas d’usurpés.
L’abbé de St Bénigne est collateur des revenus de la cure. La dime appartient au prieur de Salmaise pour les 2/3 et l’autre 1/3 au curé. »
Le roi détacha ces terres de la châtellenie de Salmaise pour les aliéner à titre d’engagement. Ces terres et seigneuries avec tout ce qui en dépendait furent adjugées le 3 juillet 1702, par devant l’intendant de Bourgogne au profit de Jacques de la Cousse d’Arcelot, capitaine au régiment de Poitou, moyennant la finance de 3.300 livres, sous réserve de la définitive adjudication qui devait avoir lieu au Louvre à Paris.
Fronton de la maison seigneuriale
Leurs armes : « D’argent à une fasce d’azur chargée de trois étoiles d’or accompagnées de trois mouchetures d’hermines de sable 2 en chef et 1 en pointe »
Les seigneurs de la Cousse- d’Arcelot possédaient un hôtel particulier rue Vannerie à Dijon. C’était la maison des anciens seigneurs d’Arcelot. On voit un Aimoin d’Arcelot en 1158, Guillaume d’Arcelot en 1253. Cette terre passa aux Mailli qui l’ont possédée trois siècles, ensuite aux de la Cousse dont le dernier, Charles de la Cousse était baron d’Arcelot au commencement du XVIIème siècle. Michelle son unique héritière, épousa Nicolas de l’Estrade, gentilhomme de Périgord, qui prit son nom et ses armes et s’établit en Bourgogne où il a laissé une descendance.
Jacques de l’Estrade d’Arcelot et dame Elisabeth Poussy, sa femme, firent donation des terres et seigneuries de Boux, Presilly et les Bordes sous Salmaise, étant du domaine du roi et de la châtellenie de Salmaise, à leur fils Jacques Joseph de l’Estrade de la Cousse, chevalier de St Louis, lequel s’est constitué en dot les dites terres, en son contrat de second mariage avec Dame Madeleine Françoise de Pillemier, par acte reçu chez Delau, notaire à Paris, le 4 septembre 1748. Ces terres en toutes justice ont été estimées 10.000 livres.
La reprise de fief de ces terres eut lieu après le décès des donateurs, qui en avaient gardé la jouissance jusqu’au décès du survivant.
Les devoirs de foi et d’hommage furent rendus par Maître François André Perrot, subdélégué à Flavigny, mandataire de Messire de l’Estrade de la Cousse, suivant procuration passée devant Perrot, notaire à Salmaise le 26 Avril 1766. L'hommage était exigé entre le suzerain et le vassal pour assurer stabilité et paix.
Il appartenait audit seigneur engagiste : la justice haute, moyenne et basse à Boux, Presilly et les Bordes régulièrement exercée par des officiers nommés et institués par lui.
Audit lieu de Boux, existait un four banal qui dépendait du Prieuré de Nailly de l’ordre de St Augustin (Flavigny) jusqu’à ce que l’abbé en cède les droits en 1577 à Françoise d’Orléans Mis en bon état par le baron d’Arcelot, père du seigneur de l’Estrade, lequel four devint banal à ladite seigneurie. On payait le vingt-quatrième des pâtes qui s’y cuisaient.
La dernière reprise de fief des seigneuries de Boux, Présilly et les Bordes eut lieu le 5 Août 1777, par Jacques de l’Estrade de la Cousse, officier au régiment de Poitou-infanterie, devenu possesseur desdites terres, par suite du traité de transaction sur instance en reddition de comptes passé entre lui et Jacques Joseph de l’Estrade de la Cousse son père.